La carte scolaire est un dispositif qui constitue l’un des outils de gestion des systèmes éducatifs, et qui est diversement organisé selon les pays.
La France est l’un des pays fortement marqués par la présence et l’utilisation de la carte scolaire, qui y a été mise en place en 1963. Depuis, l’évolution de la carte en France a été surtout marquée par les deux dimensions de la mixité et de la diversité sociales dans les établissements, d’un côté, et du libre choix des familles d’inscrire leurs enfants dans les établissements de leur convenance, d’un autre côté, avec comme corollaire des débats notamment sur :
Face à cette situation à partir de laquelle certaines opinions françaises vont jusqu’à suggérer la suppression de la carte scolaire, Agnès Van ZAnten(sociologue et personne de référence en matière de politique éducative)a apporté la précision selon laquelle, au lieu d’être un instrument d’égalité et d’intégration, « la carte scolaire n’a jamais eu d’autre vocation que celle d’être un instrument de rationalisation, purement gestionnaire, focalisé sur l’équilibre des flux d’élèves, l’ouverture et la fermeture des classes, l’affectation des enseignants… » : Un instrument de rationalisation de l’offre et de la demande (Agnès Van Zanten, La carte scolaire : Entre libre choix et mixité scolaire, un instrument de régulation ?, Les après-midi, N°13, 1er décembre 2008).
C’est dans cette optique que le processus de mise en place de la carte scolaire a été lancé aux Comores, en juin 1995, à travers le document « Demande et offre d’éducationen République Fédérale Islamique des Comores 1995 – 2000 (Etude « carte scolaire ») », avec comme objectifs de :
Cette approche s’inscrivait ainsi dans une logique d’application de la loi n° 94-035/AF, du 20 décembre 1994, portant orientation sur l’éducation, selon laquelle :
« Le service d’éducation est organisé en fonction des élèves et des étudiants. Il reconnaît à tous les enfants la même dignité : il les accueille en conséquence dans des conditions semblables pendant toute la période couvrant la scolarité obligatoire et rejette toute forme de discrimination, de quelque nature qu’elle soit. Il contribue ainsi à l’égalité des chances.
Le service d’éducation comprend des établissements publics et des établissements privés agréés par le Ministère de l’Education ».
(Extrait du préambule).
Aux problématiques ainsi posées, des solutions ont été envisagées avec comme cadre d’opérationnalisation les circonscriptions d’inspection pédagogique régionales (CIPR), pour notamment :
Un processus d’actualisation de la carte scolaire a été lancé, en vue de prendre en compte les évolutions qui ont eu lieu depuis la mise en place du dispositif, tant au sein même du système éducatif que sur le plan global du pays, aux niveaux politiques, social et économique. Cette activité a été organiséeen référence aux paramètres suivants qui, par la suite, constituent les bases d’un guide d’organisation et de fonctionnement de la carte scolaire, par une approche interactive et une vision prospective et dynamique du service éducatif :
Ce paramètre concerne les effets liés :
Le cadre institutionnel mis en place par la Constitution de 2001 prévoit une organisation décentralisée du pays, autourdes institutions et de l’administration de l’Union, des Îles Autonomes et des Communes.
Cela sous-entend l’implication des différents échelons de gestion du pays au dispositif de pilotage et de développement de l’éducation, et un ciblage des objectifs de la politique éducative, à travers notamment :
Pour pouvoir être à la hauteur des enjeux de développement de l’éducation, et au vu des nouvelles orientations de la politique éducative, le pilotage du système éducatif veut être :
C’est dans cette optique que le processus d’actualisation de la carte scolaire est soutenu par :
Au vu du décret n° 14-147 / PR du 20 septembre 2014, Modifiant le décret n° 93-044 / PR du 10 mars 1993, portant création des Circonscriptions d’Inspection Pédagogique Régionales pour les Enseignements Préscolaire et Elémentaire :
Article 1er : Chaque CIPR est placée sous la responsabilité d’un Inspecteur pédagogique régional nommé parmi les Inspecteurs pédagogiques de l’enseignement du 1er et du 2nd degré (…)
Article 2 : Il est créé vingt-huit (28) Circonscriptions d’inspection pédagogique régionales, ainsi réparties :
Il est à noter que le décret n° 14-147 / PR du 20 septembre 2014 a fait passer le nombre total des CIPR de 18 à 28. Au niveau des îles, le nombre des CIPR est passé de 11 à 16 à Ngazidja, 05 à 09 à Ndzuani et de 02 à 03 à Mwali.
Par ailleurs, en application à ce décret, l’arrêté n° 14-034 / MENRCAJS/CAB du 04 novembre 2014, Portant réorganisation des Circonscriptions d’Inspection Pédagogique Régionale (CIPR) a procédé à la répartition des CIPR, des zones pédagogiques et des localités, par rapport à l’organisation territoriale du pays.
Cette répartition s’est faite en conformité aux résolutions de la 7ème Conférence Nationale de l’Education (tenue à Moroni du 23 au 26 septembre 201), notamment en leur Chapitre 3, « Le réaménagement de la Carte scolaire », pour lequel :
« Pour réaménager la carte scolaire, les mesures suivantes sont retenues : (…) 2) Faire correspondre les Zones pédagogiques avec les Communes (…) – 4) S’appuyer sur la loi cadre n° 11-006 /AU du 02 mai 2011, Portant organisation territoriale pour réaménager les CIPR ».
Ainsi, aucune CIPR ne sera à cheval sur différentes préfectures ou zones pédagogiques, ce qui permettra une meilleure responsabilisation des autorités politiques et administratives, nationales, régionales et locales, vis-à-vis de l’éducation.
Pour leur part, les CIPR en tant que structures locales de l’IGEN (Inspection Générale de l’Education Nationale) ont la responsabilité d’assurer le suivi des différents niveaux et domaines suivants du système éducatif :
Le découpage par CIPR et zones pédagogiques est ainsi organisé comme ci-après, en tenant compte de l’organisation territorial du pays en préfectures et communes :
La carte scolaire a subi ces dernières années, des perturbations profondes, qui tendent, de plus en plus à dévier de cet instrument important de la micro-planification de ses objectifs essentiels qui consistent à équilibrer l’offre d’éducation par rapport à la demande d’éducation. Pourtant, la demande sociale vis-à-vis de l’école devient de plus en plus exigeante, alors que l’école primaire peine à jouer son rôle de service de proximité pour satisfaire la population.
>Le présent manuel constituepar conséquentun cadre de référence en matière de gestion de la carte scolaire, pour permettre d’atteindre lesobjectifs essentiels qui consistent à équilibrer l’offre et la demande d’éducation, et de garantir ainsi l’équité, à travers la concertation, la transparence et l’optimisation dans l’utilisation des ressources misesà la disposition du secteur de l’éducation.
Le présent manuel décrit les étapes du processus d’élaboration de la carte scolaire, en mettant l’accent surles procédures de concertation, et sur le calendrier indicatif pour le déroulement des opérations. Il a pour vocation de constituer, pour tous les acteurs de la communauté éducative, y compris les partenaires de l’école, un outil de référence qui laisse toute sa place aux initiatives et aux adaptations négociées, dès l’instant où elles ne dérogent pas à la loi d’orientation sur l’éducation, ainsi qu’à la règlementation et aux normes en vigueur.
Le manuel cherche à rendre compréhensibles et acceptablestoutes les mesures à prendre pour que la carte scolaire soit fondée sur des critères précis et claires. Il constitue ainsi une base objective pour une analyse, une réflexion et des débats approfondis sur toutes les décisions prises ou à prendre à tous les niveaux, pour construire une vision prospective en tenant compte également des évolutions passées et des adaptations nécessaires à faire.
De ce fait, en tant que lieu de partage de compétences et de responsabilités, le manuel s’adresse aux responsables politiques, administratifs et pédagogiques, à tous les niveaux du système éducatif (local, insulaire et national), et à leurs partenaires.
Les mesures de restructuration du réseau de la carte scolaire peuvent se traduire en ouverture et fermeture de divisions ou classes pédagogiques, en implantation de nouveaux établissements scolaires, avec tout ce que cela implique en construction de nouveaux locaux. Il peut également en résulter des regroupements ou des fusions d’établissements scolaires.
L’ouverture d’une division ou classe pédagogique dans un établissement scolaire implique nécessairement la disponibilité de salles de classe et de personnels enseignants et, par conséquent, la mobilisation de dépenses publiques. Les mêmes besoins sont nécessaires pour l’implantation de nouveaux établissements scolaires.
L’ensemble des besoins pour les établissements scolaires sont identifiés sur la base des projections établies, relatives à l’évolution des effectifs scolaires et devant être mises en application à chaque rentrée scolaire. Ils sont calculés en référence à un certain nombre de critères, comme les ratios sur l’effectif d’élèves par division.
C’est ainsi que, tenant compte des capacités d’accueil existantes et en vue de l’optimisation des ressources disponibles, des décisions sont priseschaque année entre autres sur :
Sur la base des structures pédagogiques en place, une distinction est faite entre des établissements scolaires petits ou grands, complets ou incomplets, catégories qui peuvent impliquer, tout en gardant ou pas le statut juridique et la direction de chaque établissement :
Plusieurs établissements scolaires relevant de différents territoires administratifs ou pédagogiques peuvent être regroupés en réseaux structurés autour d’un établissement de référence, choisi selon des critères d’accès et de fonctionnement, et devant servir de centre d’animation pédagogique ou de pôle de formation. L’organisation en réseau doit être concrétisée par trois modalités :
La gestion de la carte scolaire implique les différentes structures,aux différents niveaux du système éducatif,ainsi que leurs partenaires sociaux, techniques et financiers :
Selon les besoins, des structures permanentes ou ad hoc sont mises en place pour contribuer à la réflexion.
Les étapes importantes de gestion de la carte scolaire sont :
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Préfecture Mbadjini-Est CIPR 6 : Fumbuni Zone 1: Domba Chef-lieu : Bandamadji
Zone 2: Itsahidi Chef-lieu : Fumbuni
CIPR 7 : Pimba Zone 1: Pimba Chef-lieu : Nyumamilima
CIPR 6 : Fumbuni Zone 1: Domba Chef-lieu : Bandamadji
Zone 2: Itsahidi Chef-lieu : Fumbuni
Préfecture Washili-Dimani CIPR 8 : Dimani Zone 1: Dimani Chef-lieu : Mtsangadju
CIPR 9 : Washili Zone 1: Washili ya Dju Chef-lieu : Kwambani
Zone 2: Washili ya Mbwani Chef-lieu : Itsinkudi
Préfecture Hamahame-Mbwaku CIPR 10 : Hamahame Zone 1: Nyuma Mro Chef-lieu : Itsandzeni
Zone 2: Nyuma Msiru Chef-lieu : Mbeni
CIPR 11 : Mbwanku Zone 1: Mbwanku Chef-lieu : Shezani
Préfecture Mitsamihuli - Mbude CIPR 12 : Mbude Zone 1: Nyumamro Suheili Chef-lieu : Ntsaweni
Zone 2: Nyumamro Kiblani Chef-lieu : Djomani
CIPR 13 : Mitsamihuli Zone 1: Mitsamihuli Chef-lieu : Mitsmihuli
Zone 2: Nyuma Komo Chef-lieu : Bangwa Mafsankoa
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Préfecture Moroni - Bambao CIPR 1 : Bambao Zone 1: Bambao ya dju Chef-lieu : Mkazi
Zone 2: Bambao ya hari Chef-lieu : Mde
Zone 3: Bambao ya mbwani Chef-lieu : Ikoni
CIPR 2 : Moroni Zone 1: Moroni Chef-lieu : Moroni |
Préfecture Hambu CIPR 3 : Hambu Zone 1: Djumwapanga Chef-lieu : Singani
Zone 1: Tsinimwapanga Chef-lieu : Mitsudje
Préfecture Mbadjini Ouest CIPR 4 : Dembeni Zone 1: Nguengwe Chef-lieu : Dembeni
CIPR 5 : Uziwani Zone 1: Nyumangama Chef-lieu : Uziwani
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CIPR 14 : Sembenua Zone 1: Sembenua Lac Salé Chef-lieu : Bangwa Kuni
Zone 2: Sembenua Sada Djulamlima Chef-lieu : Wela
Préfecture Itsandra - Hamanvu CIPR 15 : Itsandra 1 Zone 1: Isahari Chef-lieu : Ntsudjini
Zone 2: Djumwashongo Chef-lieu : Dzahani 2
Zone 3: Mbangani Chef-lieu : Itsandra Mdjini
CIPR 16 : Itsandra 2 Zone 1: Hamanvu Chef-lieu : Hahaya
Zone 2: Mbadani Chef-lieu : Vanambwani |
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Préfecture de Fomboni CIPR 1 : Dewa Mwambasa Zone 1: Fomboni Chef-lieu : Ville de Fomboni
Zone 2: Mwali Mdjini Chef-lieu : Djwaezi
Zone 3: Mwambasa Chef-lieu : Hoani
Préfecture de Djando CIPR 2 : Djando Zone 1: Djando Chef-lieu : Wanani
Préfecture de Nyumashiwa CIPR 3 : Mledjele Zone 1: Mledjele Chef-lieu : Nyumashiwa
Zone 2: Mwambao Chef-lieu : Miringoni |
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Préfecture de Domoni CIPR 5 : Domoni Zone 1: Bambao Mtsanga Chef-lieu : Bambao Mtsanga
Zone 2: Domoni Chef-lieu : Domoni
Zone 3 : Jimlime Chef-lieu : Jimlime
Zone 4: Koni Chef-lieu : Koni Djodjo
Zone 5: Ngandzale Chef-lieu : Ngandzale
Préfecture de Mremani CIPR 6 : Nyumakele 1 Zone 1: Hada Chef-lieu : Hada Daweni
Zone 2: Mremani Chef-lieu : Mremani
Zone 3: Ongoju Chef-lieu : Ongoju
CIPR 7 : Nyumakele 2 Zone 1: Mramani Chef-lieu : Mramani
Zone 2: Shaweni Chef-lieu : Shaweni |
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Préfecture de Mutsamudu CIPR 1 : Bandrani Zone 1: Bandrani ya Mtsangani Chef-lieu : Bandrani ya Mtsangani
Zone 2: Bandrani ya Shironkamba Chef-lieu : Shironkamba
CIPR 2 : Mutsamudu Zone 1: Mutsamudu Chef-lieu : Mutsamudu
Zone 2: Mirontsi Chef-lieu : Ville de Mirontsi |
Préfecture de Wani CIPR 3 : Bambao Cuvette Zone 1: Bambao Mtruni Chef-lieu : Tsembehu
CIPR 4 : Wani Zone 1: Bazimini Chef-lieu : Bazimini
Zone 2: Wani Chef-lieu : Wani ville |
Préfecture de Sima CIPR 8 : Moya Zone 1: Moya Chef-lieu : Moya
Zone 2: Vuani Chef-lieu : Vuani CIPR 9 : Sima Zone 1: Sima Chef-lieu : Ville de Sima
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